LA MODALISATION : L'EXPRESSION DE LA SUBJECTIVITE

 

La présence de l'émetteur dans son énoncé ne se voit pas qu'à la présence des pronoms liés à cet émetteur (je, nous, mon, notre...). En effet, l'émetteur peut aussi manifester sa subjectivité, son avis, en indiquant par des indices ses sentiments ou son avis par rapport à ce qu'il dit, même dans un texte à la 3ème personne. On appelle modalisation l'ensemble de ces indices.

1) Le commentaire peut porter sur la probabilité ( le locuteur peut être ou ne pas être sûr de ce qu'il dit)
il évalue alors le degré de vérité, de certitude de l'énoncé : celui-ci peut être probable, obligatoire, certain, possible... L'information donnée est plus ou moins sûre.

Moyens utilisés :

Verbes : devoir, pouvoir, sembler, paraître, prétendre, affirmer, ignorer, croire...
Il doit avoir vécu des choses terribles. Il peut avoir eu un problème. Cela paraît fou. Je crois qu'il pourra changer
ou à l'inverse : Il est évident, être sûr,

Temps : futur antérieur (supposition), conditionnel (hypothèse, incertitude)
Il aura raté son train. Il serait innocent de ce crime abominable.
A l'inverse : Le présent, le futur:
M Shumway est coupable. Il ne pourra pas changer
Adverbes : peut-être, sans doute, probablement
ou à l'inverse : évidemment, sûrement, clairement

Expression mettant à distance l'information donnée : Selon des sources... D'après Monsieur X...
ou à l'inverse : il est évident, tout le monde sait


2) Le commentaire peut être appréciatif (évaluatif) ou affectif :
Il exprime alors le jugement de l'énonciateur, favorable ou défavorable, sur l'information qu'il nous donne.

Moyens utilisés :

Lexique :
- Gn ou adjectifs mélioratifs ou péjoratifs : inadmissible, formidable...
- verbes exprimant l'opinion, le jugement : estimer, détester, ...
Adverbes : heureusement, . malheureusement.
GN : par bonheur, à ma grande surprise
Intonation à l'oral
Typographie spéciale : gras, italique, capitales
Ponctuation : !!
Figures de style : antiphrase, ironie...

3) Le locuteur peut mettre en valeur son discours, afin d'impressionner son auditoire :

Phrases non verbales : Non, Monsieur l'avocat général, pas la douzième victime, la première
Anaphore ou répétition : , lourde tâche que la mienne, me direz-vous, tâche impossible, défendre le tueur, défendre l'assassin, défendre le coupable, défendre l'indéfendable
Mise en valeur d'un mot par " c'est ….que " Car c'est d'un homme qu'il s'agit, d'un homme jeune de vingt-cinq ans, dix-huit au moment des faits, un tout jeune majeur.
Des fausses questions ou questions oratoires: Alors, rien, me direz-vous, rien d'autre sur le monstre ?
reprises : cet homme, ce fou, ce sanguinaire, lui qui a tué..