Quelques textes contre le racisme

Texte 1

A la rentrée des classes, regarde tous les élèves et remarque qu'ils sont tous différents, que cette diversité est une belle chose. C'est une chance pour l'humanité. Ces élèves viennent d'horizons divers, ils sont capables de t'apporter des choses que tu n'as pas, comme toi tu peux leur apporter quelque chose qu'ils ne connaissent pas. Le mélange est un enrichissement mutuel.
Sache enfin que chaque visage est un miracle. Il est unique. Tu ne rencontreras jamais deux visages absolument identiques. Qu'importe la beauté ou la laideur ! Chaque visage est le symbole de la vie. Toute vie mérite le respect.

(Tahar Ben Jelloun, Le Racisme expliqué à ma fille)

Texte2

Mérièm:
- Je me demande si le raciste sait qu'il a tort.
Tahar: - En fait, il pourrait le savoir s'il voulait s'en donner la peine, et s'il avait le courage de se poser toutes les questions.
Mérièm: - Lesquelles?
Tahar: - Suis-je vraiment supérieur à d'autres? Est-il vrai que j'appartiens à un groupe supérieur aux autres? Y a-t-il des groupes inférieurs au mien? A supposer qu'il existe des groupes inférieurs, au nom de quoi les combattrais-je? Est-ce qu'une différence physique implique une différence dans l'aptitude au savoir? Autrement dit, est-ce qu'on est plus intelligent parce qu'on a la peau blanche?

(Tahar Ben Jelloun, Le Racisme expliqué à ma fille)

 Texte 3) Manuel Martin Ramirez

L'intelligence prend fin où commence le racisme. Le racisme, c'est le vers qui ronge le fruit de l'intelligence, la rouille qui corrode et détruit la dignité de la personne. Le raciste, fait de peur et d'ignorance, traumatisé par le manque d'intelligence et d'estime de soi, et nourri par la haine de l'autre du fait d'un complexe d'infériorité profond et incoercible, est à la fois le danger et la victime : un danger pour les autres (l'enfer virtuel, ce n'est pas l'autre, c'est le racisme) et une victime de lui-même. Une victime qui devient le bourreau de l'autre. Prisonnier de ses préjugés, phobies et contradictions, le raciste n'aime pas la liberté car la liberté, c'est la diversité, la pluralité d'être et de choisir. Lui aussi - né du métissage d'un homme et d'une femme - a peur de choisir parmi la diversité des options, critères et modèles tout comme l'effraient la cohabitation, la communication et le rapport individuel aux autres. Devoir reconnaître les différences l'angoisse tout comme le métissage - pureté ô combien audacieuse - l'épouvante.

"Il y a certaines perversions de l'intelligence et de la société humaines contre lesquelles il est inutile de lutter ouvertement. La seule action positive est d'éduquer les enfants de telle manière que ces perversions leur paraissent inacceptables moindres égarements. De toutes ces perversions, le racisme est sans doute la plus répugnante".

 

 

La bête est revenue

 

Sait-on pourquoi un matin
Cette bêt' s'est réveillée
Au milieu de pantins
Qu'elle a tous émerveillés
En proclamant partout haut et fort
Nous mettrons l'étranger dehors
Puis cette ogresse aguicheuse
Fit des clones imitatifs
Leurs tirades insidieuses
Convainquirent les naïfs
Qu'en suivant leurs diktats xénophobes
On chasserait tous les microbes

Attention mon ami je l'ai vue
Méfie-toi la bête est revenue
C'est une hydre aux discours enjôleurs
Qui forge un' nouvelle race d'oppresseurs
Y a nos libertés sous sa botte
Ami ne lui ouvre pas ta porte

D'où cette bête a surgi
Le ventre est encore fécond
Bertolt Brecht nous l'a dit
Il connaissait la chanson
Cell' là mêm' qu'Hitler a tant aimée
C'est la valse des croix gammées
Car pour gagner quelques voix
Des nostalgiqu's de Pétain
C'est les Juifs encore un' fois
Que ces dangereux aryens
Brandiront comme un épouvantail
Dans tout leur sinistre éventail

Attention mon ami je l'ai vue
Méfie-toi la bête est revenue
C'est une hydre aux discours enjôleurs
Qui forge un' nouvelle race d'oppresseurs
Y a nos libertés sous sa botte
Ami ne lui ouvre pas ta porte

N'écoutez plus braves gens
Ce fléau du genre humain
L'aboiement écoeurant
De cette bête à chagrin
Instillant par ses chants de sirènes
La xénophobie et la haine
Laissons le soin aux lessives
De laver plus blanc que blanc
Les couleurs enjolivent
L'univers si différent
Refusons d' entrer dans cette ronde
Qui promet le meilleur des mondes

Attention mon ami je l'ai vue
Méfie-toi la bête est revenue
C'est une hydre aux discours enjôleurs
Dont les cent mille bouches crachent le malheur
Y a nos libertés sous sa botte
Ami ne lui ouvre pas ta porte
Car vois-tu petit je l'ai vue
La bête la bête est revenue

Pierre Perret

 

 

Extrait de "Questionner le racisme"
Dominique Schnapper et Sylvain Allemand
Gallimard Education/ Le Forum, Paris,2000

 

 

 

  • Comment peut-on être raciste? Est-on raciste de père en fils ?
  • Un raciste manque-t-il d'instruction ?
  • Comment vivre ensemble ?
  • L'identité d'un individu est multiple.
  • La non-reconnaissance de l'humanité de l'autre est un mode de pensée raciste.
  • La tolérance ne suffit pas si elle n'implique pas une véritable reconnaissance.
  • Les crises favorisent-elles la montée du racisme?
  • Les opinions racistes des individus risquent-elles de conduire à un ordre social raciste?
  • Le racisme risque toujours d'apparaître comme le moyen d'expliquer les inégalités sociales et les frustrations des hommes.
  • Quels sont les rapports entre racisme et antisémitisme?
  • Quand il n'y a pas de différences visibles, on les invente.
  • Quels rapports le racisme entretient-il avec colonialisme?
  • Faut-il interdire les propos racistes ?
  • La victime du racisme est toujours présentée comme infantile.
  • La logique d'exclusion est sans fin. On finit toujours par être l'exclu d'un autre.
  • Pourquoi faut-il combattre le racisme ?
  • Le combat antiraciste doit être mené continuellement et il ne sera jamais définitivement gagné.
  • La démocratie n'est jamais donnée, elle est toujours à construire
  • Le racisme peut aussi se manifester là où on ne l'attend pas.