L’enfant doré
DF

 

L’enfant doré sortit de sa soucoupe. Le déplacement interstellaire n’avait pas été très long,  quelques années lumières seulement.  Xalun  se sentait bien. Aucun problème technique n’avait perturbé son voyage de fins d’étude et il était prêt à rencontrer les étranges créatures de la planète Terra.

Lentement, il posa le pied sur le sable de la plage. Son maître lui avait dit qu’il allait sans doute être surpris par l’odeur de la mer terrienne. En effet, il était charmé. Il respira le parfum des algues et les bruits des oiseaux endormis. Le crissement des aiguilles de pin courait sur sa peau. « Terra est un monde extraordinaire !» disait le prospectus de l’agence, et, pour une fois, la publicité n’avait pas menti.

Sans s’attarder au décodage de toutes ces sensations nouvelles, l’enfant doré se dirigea vers la maison qu’il avait choisie comme but de sa visite. C’était une charmante fermette aux volets verts. Les fenêtres étaient closes, rien ne bougeait, tout semblait silencieux.  Pourtant les humains  qui l’habitaient étaient rentrés depuis déjà  deux heures : Xalun avait vérifié leur emploi du temps sur l’écran X27 des données extrasystèmes. Ce jour là, le grand mâle avait quitté son travail plus tard que de coutume. Il avait participé à un conseil de classe et comme d’habitude , il avait déploré  avec  force le langage trop familier de ses élèves.

L’enfant doré posa sa main sur le mur et écouta. Le grand mâle semblait encore un peu tendu. Il se disait professeur de langue et de littérature françaises . Il affirmait aussi que tout individu, quel qu’il soit, avait le devoir de bien parler. Les deux petits du grand mâle, eux, ne disaient rien. Xalun les regardait à travers le mur. Ils se tenaient raides, les mains posées sur la table, et attendaient que la colère du grand mâle s’apaise.

Enfin, Xalun se décida. Il se matérialisa dans la pièce et brancha son traducteur multifractal. En signe de paix, il leva son unique doigt et dit : «  Salut les potes, on s’en tape une ? » Xalun tremblait un peu : « Le frichti a l’air  canon de sa mère. Et si on s’en refilait un bien baveux ? ça ne nous trouerait pas trop la bidoche… »

La réaction ne se fit pas attendre. Le grand mâle devint rouge écarlate, saisit la soupière posée devant lui et la jeta sur Xalun. Terrorisé, l’enfant  doré se télétransporta dans sa soucoupe. Il avait sans doute dit quelque chose de mal.

Sur le chemin de retour, il vérifia les liaisons de son convertisseur langagier dernier modèle. La machine était bien branchée sur la cour d’une école… et l’école était bien le lieu où les petits terriens apprenaient à bien parler. Son maître le lui avait confirmé. Pendant des heures Xalun s’interrogea en vain, il ne comprenait rien. Il avait fait une bêtise, mais il ne savait pas laquelle.

 

·         Souligne toutes les phrases  qui contiennent un verbe au passé simple .

·         Relis-les à la suite les unes des autres ? Que remarques tu ?

·         Quand utilise-t-on le passé simple ?

·         Quand utilise-t-on l’imparfait ?

 

Exercice :

 Voici la suite de l’histoire. Parmi les deux formes (imparfait ou  passé simple) choisis celle qui te semble convenir.

 

 

Mais Xalun n’en reste pas à son premier échec. Arrivé sur sa planète, il va voir son maître qui éclate de rire. L’enfant doré est un peu vexé mais  le maître lui explique qu’une école terrienne ne ressemble pas aux écoles de Fantoum4. « Tu sais, dit-il, il y a plusieurs lieux dans ce qu’ils appellent collège. Il y a la cour , et les cours, ce n’est pas pareil » Xalun est vite rassuré. Il comprend que dans  « la cour », les enfants parlent en toute liberté. Dans « les cours » ils apprennent cette belle langue que le grand mâle enseigne.

Il branche donc sa machine sur une salle de classe et écoute. Il travaille beaucoup et  au bout de quelques semaines, Xalun sait toutes ses leçons de grammaire. Il connaît même la règle des participes passés et utilise un vocabulaire des plus raffinés. D’ailleurs quand il se promène dans son astronef, il récite des poésies, écrit des pièces de théâtre à la façon de Molière.

Enfin, il se décide à repartir sur Terra. Mais une erreur de pilotage le détourne de sa route initiale. En effet, alors qu’il doit faire une manœuvre délicate, il ne s’est plus souvenu du sens du mot « séraphique ». Le temps de chercher sur son dictionnaire, Xalun a changé de cap. Il atterrit donc en plein milieu d’un terrain vague.

 

Exercice2 : Un élève a déjà fait le travail mais quelques erreurs se sont glissées dans son exercice. A toi de les corriger.

 

 Les odeurs ne furent pas les mêmes. Ca sentait les poubelles. De vieux pneus finirent de brûler près d’une palissade défoncée. L’enfant doré , à nouveau, s’avançait. Une bande de petits terriens vêtus de pantalons troués et coiffés de casquette sans oreilles discutèrent en crachant de la fumée. Ils faisaient même des bruits bizarres avec leur bouche mais ils semblèrent  bien s’amuser.

Xalun levait son doigt en signe de paix et dit : 

« Frères et compagnons de la terre océane.

Accueillez mon discours , parlons enfin de paix.

Echangeons sans tarder l’amour qui nous a fait

Et inventons un monde où la joie nous enflamme. »

La réaction ne se faisait pas attendre. Les petit terriens se levèrent, s’approchaient de Xalun et commencèrent à l’insulter :

« T’es qui toi, un Bourge ? Ta mère , elle vend des nains chez Prisunic  ou quoi? Fous le camp ! On veut pas d’un meu-meu de ton look ! »

Terrorisé, Xalun s’enfuit et disparut à jamais dans l’espace infini.

 

Correction

Mais Xalun n’en resta pas à son premier échec. Arrivé sur sa planète, il alla voir son maître qui éclata de rire. L’enfant doré fut un peu vexé mais  le maître lui expliqua qu’une école terrienne ne ressemblait pas aux écoles de Fantoum4. « Tu sais, dit-il, il y a plusieurs lieux dans ce qu’ils appellent collège. Il y a la cour , et les cours, ce n’est pas pareil » Xalun fut vite rassuré. Il comprit que dans  « la cour », les enfants parlaient en toute liberté. Dans « les cours » ils apprenaient cette belle langue que le grand mâle enseignait.

Il brancha donc sa machine sur une salle de classe et écouta. Il travailla beaucoup et  au bout de quelques semaines, Xalun savait toutes ses leçons de grammaire. Il connaissait même la règle des participes passés et utilisait un vocabulaire des plus raffinés. D’ailleurs quand il se promenait dans son astronef, il récitait des poésies, écrivait des pièces de théâtre à la façon de Molière.

Enfin, il se décida à repartir sur Terra. Mais une erreur de pilotage le détourna de sa route initiale. En effet, alors qu’il devait faire une manœuvre délicate, il ne s’était plus souvenu du sens du mot « séraphique ». Le temps de chercher sur son dictionnaire, Xalun avait changé de cap. Il atterrit donc en plein milieu d’un terrain vague. Les odeurs n’étaient pas les mêmes. Ca sentait les poubelles . De vieux pneus finissaient de brûler près d’une palissade défoncée. L’enfant doré , à nouveau, s’avança. Une bande de petits terriens vêtus de pantalons troués et coiffés de casquette sans oreilles discutaient en crachant de la fumée. Ils faisaient même des bruits bizarres avec leur bouche mais ils semblaient bien s’amuser.

Xalun leva son doigt en signe de paix et dit : 

« Frères et compagnons de la terre océane.

Accueillez mon discours , parlons enfin de paix.

Echangeons sans tarder l’amour qui nous a fait

Et inventons un monde où la joie nous enflamme. »

La réaction ne se fit pas attendre. Les petit terriens se levèrent, s’approchèrent de Xalun et commencèrent à l’insulter :

« T’es qui toi, un Bourge ? Ta mère , elle vend des nains chez prisunic  ou quoi? Fous le camp ! On veut pas d’un meu-meu de ton look ! »

Terrorisé, xalun s’enfuit et disparut à jamais dans l’espace infini.